FAIRE UN CARTONcartonner ; tirer sur une cible ; tirer sur quelqu'un ; remporter un grand succès ; remporter une nette victoire
Origine et définition
Tout vient à l'origine de ce carton qu'on trouve dans un stand de tir ou dans une fête foraine et qui sert de cible.
Le premier sens proposé, qui coule de source, date du début du XXe siècle.
C'est un peu plus tard, au milieu du même siècle, que, de la cible inerte en carton, on passe à la cible humaine constituée d'une ou de plusieurs personnes sur lesquelles on "s'amuse" à tirer avec autant de facilité que sur le carton immobile (le premier exemple proposé montre bien comment le sens initial a pu s'étendre).
Enfin, il faut attendre 1980 pour voir apparaître le dernier sens qui est une métaphore qui s'explique aisément.
Tirer sur une cible ou sur quelqu'un n'a d'intérêt que si la cible est atteinte ou, autrement dit et dans le cas du carton, lorsqu'on marque un maximum de points.
Et plus on en marque, plus on a des chances de gagner dans le cas d'un concours, donc de rencontrer un succès qu'on espère le plus écrasant possible.
Le verbe '
cartonner' n'est qu'une forme dérivée de notre expression qui s'utilise avec les deux sens indiqués.
Mais, il a aussi voulu dire "jouer aux cartes", comme "taper le carton".
On peut noter qu'en argot, ces expressions ont aussi le sens de "posséder sexuellement" ou, dans le sport automobile, de "avoir un accident". Dans les deux cas, on peut considérer qu'une 'cible' est atteinte, que ce soit la femme ou le mur, le fossé ou une autre voiture.
Compléments
En imprimerie, "faire un carton", c'est imprimer après coup un feuillet destiné à remplacer dans un volume un passage défectueux ou à modifier.
Exemples
« Abattre cette file indienne d'hommes désarmés au milieu du fleuve, c'était comme faire un carton à un stand de foire. »
Régis Debray -
L'indésirable« À TF1, on était sûr de faire un carton hier soir et de battre le record absolu d'audience TV, toutes catégories confondues. »
Jean-Marie Brohm -
Les meutes sportives