REGLER SON COMPTEson compte est bon ; donner à quelqu'un ce qu'il mérite ; il aura ce qu'il mérite ; punir ; tuer
Origine et définition
Comment a-t-on pu passer d'un 'compte' qui est du domaine du calcul à un 'compte' correspondant à une punition, une volée de coups ou un châtiment pouvant même aller jusqu'au meurtre ?
Eh bien nous allons quand même partir de la version arithmétique, puisque depuis longtemps le 'compte' (de quelqu'un) a été l'argent qui lui était dû, d'abord sous la forme d'un comptage des pièces de monnaies à lui remettre.
Il en a naturellement découlé au XVIIIe siècle la locution "régler son compte (à quelqu'un)" pour dire "lui verser son dû".
Or l'argent qu'on verse à quelqu'un en échange du travail qu'il a fourni, n'est-ce pas ce qu'il mérite ?
C'est ainsi que, par dérision, on est passé de l'argent mérité à la punition méritée
[1] et que, familièrement, on peut maintenant
régler son compte à quelqu'un sans lui donner le moindre argent mais en lui faisant plutôt un plus ou moins mauvais parti.
La forme
son compte est bon ! suppose la certitude que la menace va être appliquée.
[1] On peut noter que la notion de 'mérite' est ici quelque peu subjective puisque, par exemple, un truand peut parfaitement, au cours d'un "règlement de compte", envoyer ad patrès un de ses confrères qui, si on avait pu l'interroger juste avant, aurait certainement considéré n'avoir pourtant rien fait pour mériter réellement un tel traitement.
Exemples
« Les nationalistes, les capitalistes, tous les gros, on les retrouvera après ! Et on leur réglera leur compte (...) »
Roger Martin du Gard -
Les Thibault - Tome VII - 1937« Alors, vous faites pas d'illusion, votre combine est mauvaise mais votre compte est bon. »
Jacques Prévert -
Choses et autres - Recueil posthume - 1972